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PSS - Naïveté ou soutien de la globalisation néo-libérale?

La tendance du PSS, à présenter l'adhésion à l'UE comme le préalable à toute avancée sociale, à la solidarité et à la justice sociale contraste avec la réalité d'une UE, bras des multinationales européennes et américaines servant à imposer la mondialisation néo-libérale aux peuples européens et au reste du monde.

par Françoise Pitteloud

Réactions de la presse romande

Terrible défaite! La volte-face des Romands. Romand, as-tu perdu ta flamme? L'idéal européen balayé! Aux lendemains du vote, les titres catastrophés des journaux romands étaient à la mesure de l'engagement, une fois de plus unilatéral, de la presse romande pour soutenir l'initiative "Oui à l'Europe". MIX et REMIX, caricaturiste romand, résumait assez bien la chose en faisant dire à ses personnages : "Les NON ne sont pas tous des neinsager, les OUI ne sont pas tous des journalistes romands!" ... et des socialistes aurais-je envie d'ajouter! En effet, à part les journalistes romands, et bien sûr le NOMES (nouveau mouvement européen de Suisse), qui donc a fait de l'adhésion de la Suisse à l'Union européenne l'alpha et l'omega de toute position politiquement correcte si ce n'est le PSS? - les têtes pensantes du PDC ne s'étant ralliées à ce mot d'ordre que tardivement, probablement motivées avant tout par leur recherche désespérée d'un électorat qu'ils ne savent plus où pêcher.





Cette convergence de vues sans faille entre les socialistes et les deux principaux groupes de presse romands n'a cessé pourtant de perturber le simple militant, tant il est vrai que leurs valeurs et leurs objectifs respectifs se rencontrent par ailleurs rarement. Mais enfin, pourquoi chercher la petite bête alors que, pour une fois un accord au sujet de leurs programmes de base les réunissait sur ce postulat évident: l'adhésion de la § à l'Union européenne était (et est?) le préalable à toute avancée sociale, à tout combat pour l'ouverture, la solidarité et la justice sociale.





Naïveté ou adoption du néo-libéralisme?





Une analyse indulgente de cette position du PSS pourrait aboutir au constat d'une certaine naïveté des socialistes, prêts à prendre leurs désirs pour des réalités et à confondre l'UE avec les Etats unis socialistes d'Europe, ou encore si contents de ne plus être qualifiés par cette même presse faiseuse d'opinion de dinosaures réactionnaires campant sur des acquis dépassés par les nécessités de la mondialisation et de l'internationalisation du capital.





Une analyse plus désabusée n'y verrait que le résultat de l'adaptation des socialistes suisses à la fameuse "troisième voie" des Blair, Schröder et Jospin qui appliquent sans états d'âme la politique d'une Union européenne fonctionnant comme le bras européen de l'OMC. Une Union européenne qui, comme écrit Manuel Grandjean, rédacteur en chef du Courrier, "a montré ces dernières années qu'elle était un instrument de dérégulation, de liquidation des services publics, de libéralisation à tout crin."





L'UE comme projet social et démocratique a donc fait long feu, même en Suisse Romande! Chez les Romands étant censés, depuis le vote de décembre 1992, être les dépositaires de l'esprit d'ouverture et de solidarité de ce pays, ceci évidemment toujours d'après la presse romande. Pourtant dès 1997, des mouvements citoyens de toute nature se sont mis en marche contre ce qu'ils ont appelé "L'Europe cimetière du social". C'est pourquoi, les commentaires geignards en provenances des élites politiques et journalistiques de notre pays sur la "perte de l'idéal européen" font sourire. "La jeune génération actuelle se moque des grandes aventures communes, elle se préoccupe d'abord d'elle-même, de son avenir personnel et professionnel" déplore le ministre jurassien PDC, Jean-François Roth, cité par l'HEBDO - à qui se fier, on nous avait pourtant juré que la jeunesse était pour l'UE, seul projet compatible avec son avenir? "Lorsque durant la campagne nous tentions d'ouvrir un vrai débat de fond, on nous ramenait systématiquement au ras des pâquerettes, sans égard pour la flamme politique que nous, naïfs, nous efforcions de transmettre," se plaint le conseiller national Jean-Philippe Maître PDC, cité par l'Hebdo. "C'est le tout à l'économique, même les Romands mettent en avant leurs intérêts immédiats." Bref, si l'on en croit les commentaires, les Romands sont tous devenus des Suisses allemands avec pour seul avantage qu'il es désormais permis d'être eurosceptiques sans être blochériens!





Le postulat qu'il ne saurait y avoir eu de non de gauche, en provenance des milieux qui défendent les droits démocratiques, la protection de l'environnement, le maintien des services publics contre la privatisation est une constante des analyses du vote du 4 mars, résultant probablement de la position du PSS. L'analyse VOX affirme à la fois qu'une majorité des non exprimés le 4 mars dénotent un rejet de fond de l'adhésion, tout en relativisant cette conclusion en distinguant des non "isolationnistes" et des non "raisonnables" - qui seraient en majorité romands! D'après cette analyse, "la transversalité du non dans toutes les catégories de la population serait frappante. Hauts et bas revenus, citadins et campagnards, jeunes et vieux, universitaires et non qualifiés auraient semblablement voté non. La seule exception serait le vote des sympathisants du PSS qui auraient voté oui à 58%.





Est-ce parce qu'il aurait été suivi par ses troupes que le PSS ne semble pas avoir jugé bon d'ouvrir un débat interne sur l'échec retentissant de son postulat politique prioritaire? Pourtant les divisions, certes pas nouvelles, qui se manifestent aujourd'hui en son sein ne suivent-elles pas la ligne de fracture entre les tenants de la troisième voie de la sociale démocratie européenne et ceux pour qui les résultats de cette politique touchent de plein fouet les catégories de la population qu'ils souhaitent défendre?





Sobres réalités





Résultats de l'Europe de Maastricht : les privatisations et le démantèlement des services publics (critères de convergence!), CFF, PTT, marché de l'électricité, et les attaques aux acquis sociaux, AVS, santé, formation, qui sont pilotées, en Suisse, par les deux conseillers fédéraux socialistes. Résultats de la politique agricole commune : la crise de la vache folle, suivie de celle de la fièvre aphteuse, la liquidation massive des entreprises agricoles soumises, comme la santé des consommateurs, aux seules lois du marché et de la rentabilité, abandon rapide d'une politique régionale et de reconnaissance de la multifonctionnalité de l'agriculture, mépris en Suisse comme dans l'UE, pour le revenu et le sort des paysans. Résultat de la politique de Schengen : l'abandon des damnés de la terre en dehors des frontières de la forteresse Europe. Enfin, résultat de la politique des transports de l'UE et de ses pressions sur la Suisse : l'abandon d'objectifs de protection de l'environnement durement arrachés au fil d'années de lutte, voire même inscrits dans la Constitution fédérale par le peuple (Initiative des Alpes).





L'importance de la démocratie directe





Certains pourraient arguer des constats précédents qu'ils sont la meilleure preuve que la non- adhésion de la Suisse à l'UE ne nous protège nullement, de la mondialisation néo-libérale et des versions européennes des dérégulations qui en découlent, puisqu'elles sont appliquées par notre gouvernement, au mépris de la volonté populaire lorsqu'elle a pu s'exprimer. Ils auraient raison. Il n'en reste pas moins que les forces de gauche, lorsqu'elles tentent de construire une résistance à ces attaques dont les origines et la portée sont certes transnationales doivent répondre par des actions saisissables directement par les populations concernées. Elle le font d'ailleurs souvent en utilisant les instruments de la démocratie directe (référendum contre la libéralisation du marché de l'électricité, initiative contre la suppression des bureaux de poste), ceux-là mêmes dont elle serait privée en cas d'adhésion! Lorsqu'une résistance a pu se créer localement, elle peut se reconnaître et se connecter avec d'autres résistances ; l'exemple du mouvement créé autour de l'Initiative des Alpes et des ses liens transfrontaliers avec les mouvements européens qui luttent contre le lobby autoroutier est probant.





Le PSS et la gauche portent la lourde responsabilité d'avoir engagé leurs troupes sur une adhésion à l'Union européenne comme projet politique porteur d'avancées sociales - qui sont restées virtuelles alors que les attaques n'ont cessé de s'amplifier, d'avoir ainsi retardé la compréhension de l'unicité des attaques menées contre les peuples par l'OMC et l'UE et donc la construction d'une résistance à ces politiques. Les résultats du vote du 4 mars et l'apparition du Manifeste du Gurten seront peut-être l'occasion d'une clarification.


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